Chronique, désinformation ou fiction?

Un peu plus tôt, je suis tombé sur une publication de Xavier Camus sur Facebook au sujet de la chronique de Denise Bombardier à propos du nom d’une rue à l’honneur de Camille Laurin, rédigé le 17 avril dernier. L’administration de Valérie Plante aurait refusé de nommer une rue au nom de cet ancien ministre, car cette demande «ne permettrait pas d’intégrer des femmes et des représentants de minorités culturelles et ethniques». Suite à cette chronique de Denise Bombardier et les textes et interventions audios de six de ces collègues, cette «nouvelle» à fait le tour du web et des médias. Plusieurs personnalités publiques se sont prononcées et ont débattu sur la base de cette chronique.

Ce matin, dans La Presse, la journaliste Isabelle Hachey à chercher les faits dans cette histoire et les a étalés dans cet article. Je vous laisserai le soin de lire l’article, je ne veux pas que mon billet d’aujourd’hui se concentre sur cet incident, mais au final, Plante n’a pas refusé de nommer la rue à l’honneur de Camille Laurin. Le comité de toponymie de la Ville de Montréal a rejeté la demande, pour une raison beaucoup moins choquante que celle avancée par Bombardier, il y a déjà une rue Camille Laurin.

Ça fait déjà quelques années que l’on voit ce phénomène, mais plus ça va, plus la récurrence de ce type d’évènement semble se produire. Pour cette chronique de Mme Bombardier, avec des recherches, elle aurait pu écrire une chronique sur un angle un peu différent, du style «Est-ce que le nom de Camille Laurin devrait être donné à une rue de plus grande envergure que celle actuelle?». Tout d’un coup, ça devient un texte d’opinion, oui plus nuancé, mais qui suit la réalité et permet la discussion et un débat utile, pas du fast food littéraire. Il ne faut pas que la désinformation soit banale.

À quand des règles plus strictes pour les chroniqueurs? Leurs articles sont lus et partagés des milliers de fois, et aucun erratum n’aura la même visibilité. Et cet exemple, n’est pas l’exception qui confirme la règle, chaque semaine on voit passer ce type de situation, où un texte d’opinion est rédigé sur la base d’information erronée, ou très incomplet.

Le pire, c’est qu’à partir d’une chronique erronée comme comme celle de Bombardier, ces collègues et d’autres chroniqueurs d’autres médias ont à leur tour écrit d’autres chroniques, sans chercher plus loin. On ne parle pas d’un(e) chroniqueur(se), ni d’un seul média. Il faut que les chroniqueurs et leurs employeurs soient redevables de ce qu’ils publient. Je ne parle aucunement de restreindre la liberté d’expression, seulement que ces opinions soient basées sur des faits réels et vérifiables.

Ça touche plusieurs médias, mais selon moi Quebecor devrait être les premiers à prendre des mesures. Ils sont le ou l’un des plus gros médias au Québec et ils embauchent plusieurs chroniqueurs qui ont l’habitude d’être «très lousses» dans la rédaction de leur chronique.

Je me répète en disant que ça fait plusieurs fois que je vois ce type de chroniques écrites, mais c’est ce qui me motive aujourd’hui à écrire à mon tour une chronique, en espérant ne pas y avoir mis de fausses informations 😉